Analyse : « Les contraintes du financement du secteur agricole au niveau des institutions financières “Banques et Micro finances”»

Analyse : « Les contraintes du financement du secteur agricole au niveau des institutions financières “Banques et Micro finances”»

L’agriculture reste un outil essentiel pour le développement et pour la lutte contre la pauvreté ; néanmoins les contraintes financières dans le secteur agricole sont partout présentes et elles sont coûteuse et réparties de façon inéquitable, ce qui limite sérieusement la capacité concurrentielle des petits agriculteurs.
Dans la chaîne de financement agricole on rencontre beaucoup de contraintes entre autre :
-Les exploitations agricoles types familiales dominantes occupent 60% de la population et représente 95% des superficies cultivés
-Il y’a un problème foncier agricole
-Une faible taux de bancalisation dans les zones rurales
-Manque d’estimation des besoins en financement des filières agricoles au niveau des besoins de financement à court terme dont l’objectif est : achat intrants , mains d’œuvre rémunéré , location bail de la terre , achats équipements (petits outillages), collecte et stockage de la production ou matière première , facture essence/ électricité /eau. Au niveau aussi des besoins de financement à moyen et long terme qui résulte l’acquisition du système de mécanisation agricole , outils ou matériel de transport , achat d’équipement , infrastructure d’irrigation ou de stockage, achat de terre .
-L’accès au financement agricole au niveau de l’analyse de la demande :
Pour les acteurs des chaînes de valeurs ils sont confrontés à ces problèmes entre autres ;
Les garanties demandées sont élevées et le taux pratiqué non favorable .
Les produits financiers offerts ne sont pas adaptés aux cycles de production agricole .
Les institutions financières manquent de ressources stables et ne finance que des besoins à court terme
Difficultés de formuler les demandes de projets agricoles qui ne permettent pas aux institutions financières de juger de la solvabilité des demandeurs .
Il y’a aussi une faible éducation financière des exploitant agricoles et une faible rentabilité de leurs activités agricoles .
La Guinée à connue plusieurs expériences peu concluantes à travers des banques publiques :
C’est le cas de BADAM lancée en 2010 sur les traces de la banque nationale du crédit agricole (BNDA), fermée en 1986 après 25 ans d’existence et aussi la BADAM tombée en faillite pour mauvaise gestion dont l’Etat Guinéen est actionnaire de 30% et les 70% par les partenaires locaux et internationaux .
Au regard de toutes ces problématiques liées au financement agricoles par les institutions financières, que l’État à créer le Fonds de Développement Agricole Guinée dénommé FODA qui a pour vocation de promouvoir l’investissement privé agricole en vue de contribuer à l’amélioration des revenus agricoles et la sécurité alimentaire à travers des instruments financiers adaptés aux besoins des filières.
Ce fonds permettra de relever beaucoup défis dans le secteur agricole en mettant en places des mécanismes financiers pour l’accompagnement des petits et gros exploitants agricoles .
Ayant pour mission fondamentale de favoriser un meilleur investissement privé du secteur agricole en orientant vers les activités qui permettent l’exploitation du potentiel agricole national en vue d’accroître les revenus agricoles pour afin lutter contre la pauvreté en ayant une autosuffisance alimentaire .
Car l’agriculture est la pierre angulaire de développement économique .
Le développement agricole produira d’autres effets de croissance sur les autres secteurs de l’économie en passant par la production, la distribution, le stockage , la transformation et la commercialisation qui constitue une chaîne économique.
C’est pourquoi ce fonds de développement agricole doit vraiment répondre aux aspirations du monde agricole pour qu’on atteint l’autosuffisance alimentaire qui reste le vrai défis à relever pour notre pays la Guinée car c’est une bonne initiative présidentielle qu’on doit entretenir et la maintenir à travers une bonne politique de gestion de ces fonds tout en mettant en œuvre ces différentes missions.
Nous dirons enfin que l’Etat doit :
Augmenter son budget alloué au secteur rural agricole .
Augmenter son investissement dans le bien public notamment par le biais de renforcement des capacités, d’infrastructures et de systèmes de recherche, pour aider les petits producteurs qui ne sont pas compétitifs à assurer leur sécurité alimentaire et leurs moyens de subsistances .
Mettre en place une politique agricole incitative pour garantir l’investissement privé dans le secteur agricole.

Yaya Keïta, économiste.