Beaucoup d’écoles maternelles, primaires et secondaires appartiennent à des particuliers en Guinée.
Le pays ne compte que 8114 écoles primaires publiques dont
••• 2923 qui sont à cycle complet ( 6 classes et plus)
••• 5191 écoles à cycle incomplet( moins de 6 classes)
••• 1080 écoles en hangars et /ou en construction précaire.
■ 740 établissements secondaires publics dont :
•••569 collèges, 85 lycées et 78 collège- lycées.
••• Sur ces 740 établissements, 14 établissements sont en hangars et /ou en construction précaire et 24 en cycle incomplet.
■ Des zones de désert d’infrastructures scolaires existent notamment
■ DU rond-point de Hamdallaye jusqu’à Kagbélén .
■ Matoto marché à sangoyah où on ne trouve que peu d’écoles primaires publiques sans oublier les localités les plus éloignées du pays où les tout-petits sont obligés de parcourir une dizaine de kilomètres chaque jour pour rallier leurs écoles qui sont non seulement des écoles hangars mais aussi et surtout des écoles à classes multigrades tenues par un seul instituteur appelé chargé d’école , au pire des cas dans les collèges où un seul enseignant dispense 4 matières ( Français, histoire , géographie et Éducation civique et morale , ECM).
Ceux qui sont admis pour la 7ème année sont obligés de se rendre au centre lieu de préfecture par manque de collège de proximité dans la sous-préfecture. Certains sont frappés d’abandon scolaire par manque de tuteur et soutien au centre ville.
■ Et pendant ce temps , des écoles privées appartenant à certains anciens et actuels commis de l’État sont louées et transformées en écoles publiques avec des salles très restreintes et font saigner les contribuables guinéens .Des marchés de location surfacturée et de gré à gré faisant perdre à l’Etat des milliards de nos francs par an. Alors que cet argent , au lieu d’aller dans la poche des cadres véreux pourrait nous permettre de construire de nouvelles écoles.
■ SI L’État a interdit l’orientation des bacheliers dans les universités privées qui coûtait 300 milliards par an, au Pré-universitaire , on doit immédiatement arrêter la location des écoles privées par l’Etat et réorienter ces milliards de nos francs jetés par la fenêtre chaque année vers le recrutement d’enseignants et la construction de nouvelles salles de classes.
■ En attendant la fin du recrutement d’enseignants et la construction des salles de classe , la piste du retour à la double vacation ( rotation matin/ soir) dans les écoles pourrait être explorée en attendant la fin de la construction de nouvelles salles de classe.
■ De l’autre côté , la Guinée compte 4166 écoles privées dont l’essentiel se trouve dans le << grand Conakry >> avec 2218 dans les 5 communes de Conakry, soit 53 % des écoles privées du pays et en particulier à matoto qui regroupe près de 37 % des écoles privées du pays . Viennent ensuite , coyah avec 309 écoles privées et Dubréka avec 262 écoles privées et , dans une moindre mesure , la préfecture de kindia avec 141 écoles privées La région de Kankan avec Siguiri qui compte 217 écoles privées et 117 dans la commune urbaine de Kankan.
■ SI l’on veut respecter le ratio de 40 élèves par salle en milieu rural et 50 en milieu urbain , on doit construire 14206 nouvelles salles de classes dans les écoles qui existent actuellement.
■ SI l’on veut améliorer le cadre d’apprentissage des écoles actuelles , on devrait rénover 6019 salles de classes, 312 points d’eau, 3336 latrines et 460 bâtiments administratifs , forer 4731 points d’eau , construire 28840 cabines de latrines , faire livrer
207 062 tables-bancs et construite 2267 nouveaux bâtiments administratifs.
■ Le même constat est palpable dans les écoles privées où on distingue :
■ Les écoles privées agréés disposant d’un permis d’autorisation d’ouverture.
■ Les écoles privées agréés ne disposant pas de permis d’autorisation d’ouverture.
■ Les écoles privées non agréés et n’ayant pas de permis d’autorisation d’ouverture. ( les écoles clandestines )
Ces écoles se trouvent dans les marchés, les immeubles d’habitation sans aire de jeux et partageant le même espace que les locataires.
■ Il se pose cependant un sérieux problème de la qualité de l’enseignement dispensé et de structures d’accueils, qui ne sont pas viables dans plusieurs écoles privées de Conakry et des autres villes du pays.. ■ D’aucuns estiment que les promoteurs de ces établissements scolaires se comportent plus comme des hommes d’affaires. Ils rançonnent les parents en exigeant des frais scolaires exorbitants et paient mal les enseignants.
■ Par ailleurs , si on doit être un médecin pour ouvrir une clinique médicale et un pharmacien pour ouvrir une officine de pharmacie, tel n’est pas le cas au niveau des écoles privées. On a pas besoin d’être des professionnels de l’éducation pour ouvrir une école . Les fondateurs sont généralement des hommes d’affaires ou des anciens et nouveaux commis de l’Etat qui ont détourné l’argent destiné à la construction des écoles publiques pour venir construire des écoles avec ce même argent et faire payer la scolarité aux enfants qui ont pourtant droit à une éducation gratuite. Ils sont plus soucieux du profit qu’ils tirent de la gestion de leur entreprise que de la qualité de la formation reçue par les élèves voire l’amélioration des conditions de vie des enseignants qui, contrairement à leurs camarades des industries, des banques et des institutions internationales ,sont mal rémunérés . Les enseignants du public sont mieux payés que ceux du privé. C’est le secteur du privé où un fonctionnaire d’État est mieux payé que celui du secteur privé avec toutes les contraintes et rigueur subies par les travailleurs voire les frais de scolarité très élevés.
Pire cette maigre rémunération n’est pas payée à temps et en totalité sur les 9 mois de l’année alors que les parents ont payé pour la plupart les frais de scolarité des neuf mois .
Quid des trois mois de vacances ?
■ pour tuer dans l’œuf toutes velléités de revendications des enseignants du privé , on refuse qu’ils soient affiliés à une structure syndicale ni à revendiquer la signature d’un contrat à durée déterminée ( CDD) ni un contrat à durée indéterminée ( CDI) mais aussi et surtout on recrute des étudiants à la recherche d’un emploi précaire pour subvenir au frais de brochure , de loyer et de transports voire de nourriture et autres. Ceux-ci sont des mains d’œuvre à moindre coût et ne s’associeraient guère à un mouvement de grève déclenchée par les vrais spécialistes de la craie qui sont minoritaires.
■ Quel est l’impact de la privatisation du secteur de l’éducation en Guinée et quelles mesures faut-il envisager pour réglementer ce secteur et sauver l’école publique ?
Nous en parlerons dans le second numéro.
Bonne lecture à toutes et à tous.
■ NB : Toutes les données chiffrées sont extraites du rapport adressées au premier ministre Ibrahima kassory fofana en 2021 par les autorités du Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation ( MENA) .
La Rédaction Politique